Quand devient-on adulte?
Devient-on adulte le jour de nos 18 ans? Quand on quitte le nid familial? La réponse est plus complexe.
Le passage vers l’âge adulte est un processus vers l’autonomie. «On est adulte quand on prend soin de nous-même, explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. Nos parents peuvent bien sûr continuer à nous aider, mais être adulte signifie globalement se prendre en charge. On est responsable de payer son loyer, de cuisiner ses repas…»
Quitter la maison familiale est certainement une manifestation concrète de l’âge adulte. Est-ce dire qu’une personne de 25 ans qui habite chez ses parents est toujours au stade de l’adolescence? «Pas nécessairement, dit Geneviève Beaulieu-Pelletier. On peut habiter chez nos parents, mais être quand même autonome financièrement et mener sa vie d’adulte.»
Au Canada, 35 % des jeunes adultes de 20 à 34 ans vivent encore au domicile familial. Ça s’explique : les études postsecondaires sont plus fréquentes et plus longues qu’avant.
À vos marques… visualisez!
Avant de quitter le domicile familial, préparez-vous mentalement, recommande la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. «Il faut prendre le temps de se projeter dans le futur. Dans quel genre d’endroit j’aimerais me trouver? Est-ce que je veux vivre avec des colocs?»
Il est bon de penser au lieu physique où vous poserez vos valises. Mais c’est aussi important de réfléchir aux détails de votre quotidien. À part les études ou le travail, que ferez-vous? Y a-t-il des activités intéressantes dans le coin? «Visitez votre futur quartier!, conseille la psychologue. Vous pourrez ainsi établir des repères afin de mieux visualiser votre nouvelle vie.»
Réfléchir à ces questions permet de réduire le stress inévitable qui accompagne cette transition. Il est également bénéfique de discuter avec des personnes qui sont récemment passées par là. Leurs conseils vous seront utiles!
RETOUR AU BERCAIL?
On quitte parfois pour mieux revenir. «Ce n’est pas un échec, assure Geneviève Beaulieu-Pelletier. Certaines raisons ont motivé votre départ, d’autres expliquent votre retour. Ça ne signifie pas que vous n’êtes plus un·e adulte ni que vous ne repartirez jamais.» Pas de honte, pas de gêne. Au contraire, c’est une chance d’avoir une famille accueillante qui nous ouvre la porte au besoin.
Un cerveau mature
En 2019, une équipe de neurologues de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, a démontré que le cerveau atteint sa pleine maturité autour de 30 ans. C’est le cortex préfrontal qui est le dernier à se parachever. Cette région joue notamment un rôle dans la rationalisation, la prise de décisions et la régulation des émotions. La neuroplasticité permet toutefois au cerveau de former de nouvelles connexions neuronales à tout âge.
Zénitude, un atout!
Selon des recherches en psychologie et en neurosciences de l’Université Harvard, aux États-Unis, les adultes utilisent un ensemble de capacités fondamentales pour gérer leur vie efficacement : la planification, la concentration, la maîtrise de soi… Ces aptitudes cognitives se développent plus intensément entre 15 et 23 ans.
LE SUCCÈS EST DANS LE MÉNAGE
Une équipe de recherche de l’Université La Trobe en Australie s’est intéressée à l’impact des tâches ménagères durant l’enfance et l’adolescence. La conclusion? Les jeunes qui participent aux corvées sont plus susceptibles de décrocher de bons résultats scolaires, puis d’avoir de bonnes aptitudes à résoudre des problèmes une fois adultes. Selon d’autres études, les tâches ménagères sont associées à un sentiment accru d’autonomie et à une plus grande satisfaction dans la vie. #aubalai
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